Sainte-Gertrude / Saint-Géry

...paroisses de Gentinnes / St-Géry

7e Dimanche de Pâques

I P4,13-16 ; Jn 17,1-11

Vous vous souvenez de cette phrase : « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples » ; c’est la formule liturgique par laquelle la page d’Évangile des trois derniers dimanches était introduite. C’est le dernier discours que Jésus adresse à ses disciples avant d’entrer dans sa passion. C’est la toute dernière soirée qu’il passe avec ses amis. Il en profite pour leur livrer son testament, ses dernières volontés. Mais aujourd’hui, en Jn 17 la formule introductive change. On y lit : « En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit » pour indiquer qu’à la fin de son discours d’adieux, Jésus change d’interlocuteur. Il s’adresse à son père ; il le prie avant de s’engager sur le chemin de la mort. En agissant ainsi, Jésus prêche par l’exemple. Il ne dit pas clairement à ses disciples qu’il faut prier – il l’a certes déjà fait à d’autres occasions – mais il se met à prier à leur présence. C’est comme s’il voulait leur laisser sa carte de visite ou son numéro de téléphone ; comme s’il leur disait « Je ne serai plus avec vous physiquement. Mais pas de panique, vous savez comment me contacter. C’est par la prière ».

Venons-en alors au contenu de cette prière du Christ. Deux verbes et une expression retiennent en particulier mon attention :

1° « Glorifier », utilisé 4 fois dans ce court extrait. Dans la tradition biblique, la gloire c’est le propre de Dieu. Et le mot hébreu (kabod) dont ce terme est la traduction, suggère l’idée de poids, de consistance. C’est la consistance de la vérité de Dieu. La gloire du point de vue de Dieu ne correspond pas aux honneurs, aux couronnes. C’est tout autre chose. Ce que Jésus demande à son père c’est que cette gloire divine se manifeste à l’heure-même de sa mort. Ainsi donc, l’heure de la gloire de Jésus c’est celle de sa mort glorieuse ; mais c’est surtout l’heure du salut de l’homme, un salut qui passe par un geste d’immolation. Oui, nous sommes tous faits pour la gloire ; mais hélas, parfois nous nous trompons de gloire. Nous recherchons la gloire entendue comme renommée i.e « redoublement du nom ». Pourtant, Jésus nous apprend qu’on n’atteint pas cette gloire du point de vue de Dieu sans immolation. A chacun de trouver ce qu’il doit immoler (i.e sacrifier), élaguer en lui pour être jugé digne de participer à la gloire de Dieu.

2° Le deuxième verbe qui frappe ma curiosité dans cette prière de Jésus, c’est le verbe « donner » qui revient comme un refrain (8 fois dans l’extrait d’aujourd’hui). C’est dire son importance. Le père « a donné pouvoir » au Fils sur tout être vivant ; il donne la gloire au Fils ; il « donne au Fils les paroles » qu’il doit dire… ; il lui donne les croyants. Donner c’est la caractéristique de Dieu. Être père, c’est d’abord donner, car c’est cela aimer. Dieu a donc tout donné au Fils qui, à son tour, donne tout aux hommes pour faire connaître son Père. Le Fils donne les paroles qu’il a reçues, donne la vie éternelle aux croyants. Le fils est donc celui qui fait connaître Dieu.

Donner, se donner, telles sont les attitudes essentielles de l’amour.

3° L’expression par laquelle je vais terminer est la suivante : « Tout ce qui est à moi est à toi, ce qui est à toi est à moi ». Merveilleuse formule de réciprocité, expression parfaite de l’amour qui, vous conviendrez avec moi, se passe de commentaire. Par conséquent, je ne m’attarderai pas outre mesure. On peut cependant se poser deux petites questions : Puis-je redire ces mots de Jésus en pensant à tous ceux que je crois aimer ? Est-ce bien vrai que je partage tout, que je ne garde rien égoïstement pour moi ?

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